Pourquoi certains d’entre nous perdent toujours leurs clés ?

D’autres ne se rappellent pas où ils ont laissé leurs lunettes. Ou votre téléphone portable. Sans parler du drame de ces parkings à plusieurs étages, où nous errons comme des âmes en peine sans nous souvenir où nous avons laissé la voiture. Première réponse : ne paniquez pas, ce ne sont pas les précurseurs de la maladie d’Alzheimer. Ils ne sont pas nécessairement liés à l’âge non plus. La science de la mémoire a des explications surprenantes pour ces incidents. Des experts ont également dressé une liste de conseils pratiques, pour nous aider : ne pas perdre ou retrouver. La quantité de recherche dans ce domaine augmente de jour en jour, grâce aussi à l’aide de la génétique.

Des journaux ont énumérés quelques-unes des études les plus importantes : celle de l’Université de Bonn publiée dans Neuroscience Letters et celles de pas mal d’américains, voire une recherche commandée par une compagnie d’assurance britannique. Oui, les assureurs veulent en savoir plus : à la fois parce que les pertes concernent parfois des objets coûteux et donnent lieu à des demandes d’indemnisation, et pour vérifier la suspicion que derrière les petites amnisties quotidiennes peuvent se cacher les signes d’une maladie mentale grave.

Pour nous consoler de nos afflictions, voici une statistique : en moyenne, chaque être humain perd (momentanément) neuf objets par jour. Un tiers des personnes interrogées dans le cadre de la recherche en assurance révèlent qu’elles consacrent 15 minutes par jour à trouver quelque chose : téléphone portable, clés de maison ou de voiture, certains documents de travail et pratiques bureaucratiques, sont les trois catégories qui conduisent aux pertes temporaires. Parmi les causes soupçonnées d’aggraver notre distraction, certaines sont en fait au travail : le stress, la fatigue, le manque de sommeil, et surtout l’omniprésence des tâches multiples (on fait trop de choses à la fois). Mais l’explication sous-jacente est liée au fonctionnement “normal” du cerveau. La plupart des pertes en série se produisent lorsque nous n’activons pas la mémoire pour coder un geste trivial et répétitif que nous faisons : mettre les clés sur la table de chevet, sur le placard près de la porte de devant, ou qui sait où. L’encodage consiste à “activer l’hippocampe qui fait l’équivalent d’une courte séance photo, puis à stocker l’image dans une série de neurones, qui peuvent être facilement réactivés ultérieurement.

L’autre cause de l’oubli est plus subtile : quand on fait un geste automatique, comme déposer les lunettes, on peut se retrouver dans un état d’esprit très différent que quand on les cherche. Non seulement et pas nécessairement à cause de la déplorable multitâche, mais peut-être que lorsque nous mettons nos verres, nous avons faim et nous allons à la cuisine pour ouvrir le réfrigérateur. Dans ce cas, le geste de déposer les verres était associé à la faim. Pour les retrouver, il faut reconstruire le même état d’esprit. Certains traits génétiques peuvent nous rendre particulièrement oublieux, mais ce sont des maladies bénignes et répandues : des chercheurs allemands ont découvert que 75% d’entre nous ont une variante du gène de la dopamine D2 qui affecte la précision des souvenirs. Rien à voir avec la démence, la maladie d’Alzheimer ou quoi que ce soit d’autre.

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