En psychologie, on entend par là l’amour inconditionnel, c’est-à-dire l’amour sans conditions. Cette forme d’amour est la forme la plus élevée qui existe, et elle est basée sur le respect de l’être aimé, au point d’accepter chacune de ses actions et de ses facettes de son caractère et de sa façon d’être. Lorsque survient la condition dans laquelle on ne respecte pas la liberté du bien-aimé et qu’on l’étouffe même, c’est l’inverse qui se produit, c’est-à-dire un renversement de l’amour inconditionnel en amour conditionnel.

Dans de nombreuses relations, les gens aiment à condition que l’être aimé fasse quelque chose en retour, avec la phrase classique “Je t’aime à condition que tu fasses ceci, que tu sois comme je le voudrais”. Ces phrases, même si elles ne sont pas exprimées verbalement, sont implicites dans de nombreuses relations amoureuses, qu’elles soient entre couples ou entre parents et enfants.

Un amour extrêmement conditionné peut provoquer un type de relation très névrotique, car il impose des transformations violentes, obligeant le partenaire, ou l’être aimé, à faire un effort et à donner le meilleur de lui-même pour être quelqu’un qu’il n’est pas ; ce “devoir être” opprime les possibilités de s’exprimer de manière pure et authentique.

Selon des études psychologiques, dans une relation où l’on n’est pas capable de s’occuper de l’autre sans le manipuler de manière subtile et cachée, ou même en cas de philophobie potentielle, vous avez probablement subi le même traitement pendant votre enfance. Cela ne va pas toujours de soi, au contraire, en poursuivant votre lecture, vous découvrirez comment l’inverse peut également se produire, c’est-à-dire un développement de l’amour total et inconditionnel.

Les parents, presque toujours, attendent quelque chose en retour de leurs enfants, ce qui se manifeste souvent par l’attente de la réalisation de projets de vie. Ces attentes sont la cause des frustrations des aspirations intimes jamais réalisées, qui veulent trouver la rédemption dans leurs enfants. Malheureusement, lorsqu’on veut vivre le rêve d’une autre personne, en l’occurrence du père ou de la mère, les conséquences sont souvent néfastes.

L’oppression des parents conduit souvent à la conséquence d’années de désobéissance, parce qu’ils ne veulent pas succomber aux conditions imposées : cela peut conduire à une crise existentielle profonde et violente qui, si elle n’est pas affrontée immédiatement, en analysant les fondements et les racines, conduit généralement à des réactions contre-productives et dangereuses, qui peuvent ajouter des difficultés supplémentaires à une vie déjà éprouvée par des irrésolutions et des renoncements continus.

Quand on n’aime pas inconditionnellement, on met des conditions à l’amour : ceux qui mettent ces conditions ont probablement renoncé à être vraiment libres, à risquer et à vouloir vraiment quelque chose.

Les erreurs commises dans la vie provoquent cette vision du monde et de la manière d’aimer, paralysant les personnes, les retenant dans un étau qui ne leur permet pas de prendre leur envol et d’aimer librement.

Créer des conditions, c’est aussi se faire l’illusion irrationnelle qu’elles peuvent être remplies, mais la vie des gens est tellement complexe et pleine de variables qu’elles ne peuvent jamais vraiment être remplies. De cette façon, les attentes ne trouvent jamais une véritable correspondance, et le mirage et la recherche de la perfection écrasent toute impulsion créative, annulant toute chance de réessayer.

Dans certains cas, cette condition peut conduire à une manifestation d’amour diamétralement opposée, ou à un amour total. On essaie de combler ce vide en se jetant à corps perdu dans sa propre relation et en s’occupant de l’autre de manière globale, sans se soucier de ses propres passions et intérêts. L’adhésion à un modèle conduit au transfert vers le modèle opposé.

La psychologie aide à s’engager sur la voie d’un amour de plus en plus inconditionnel, mais sans jamais se totaliser et s’annuler. L’objectif est de séparer l’amour des attentes de l’autre, en essayant d’axer la relation sur une harmonie dont la pierre angulaire est le désir personnel et le respect du désir de l’autre, dans une relation qui, espérons-le, vit d’un amour mature et qui a dépassé le stade de la chute amoureuse.

Être capable d’aimer inconditionnellement ne va pas de soi, car cela se produit souvent de manière naturelle et spontanée, mais on peut travailler pour essayer d’éliminer, d’un point de vue thérapeutique, la demande de la part du partenaire.